« Messe des défunts » célébrée à l’occasion de funérailles, c’est bien du point de vue des vivants que se place l’immense chorégraphe Angelin Preljocaj dans cette nouvelle création, véritable procession de corps, requiem chorégraphique, qui laisse la part belle à des créations sonores aux atmosphères contemporaines qu’il affectionne tant. Mozart, Brahms, Palestrina, Haydn, Cherubini, Schumann, Verdi, Berlioz, Dvořák, Fauré, Britten, Purcell… Plus de 1 600 compositeurs se sont adonnés au genre du Requiem. Angelin Preljocaj avait depuis longtemps envie de s’emparer de cette forme musicale. Pour évoquer ces sentiments complexes, il convoque ici l’énergie d’une vingtaine de danseurs et danseuses, et crée une pièce tribale, empreinte de la puissance spirituelle de ces musiques religieuses, guerrières. Opératiques. Une façon d’interroger toujours (et en corps) notre rapport à l’autre, en naviguant entre tendresse et violence du monde.
La danse, art de l’indicible par excellence, n’est-elle pas la plus à même de mettre à nu nos peurs, nos angoisses, et nos espoirs ? Angelin Preljocaj