Après avoir adapté Les Aveugles de Maeterlinck, le collectif INVIVO imagine, à partir de trois autres textes du dramaturge belge, un spectacle immersif à traverser sous casque audio. Réunissant trois textes de Maurice Maeterlinck : Intérieur (1894), L’Intruse (1890), et Les Sept Princesses (1891), INVIVO crée un spectacle total qui se déploiera dans tous les espaces du théâtre. Avec Julien Dubuc, ils nous invitent à plonger en trois étapes au cœur de l’absurdité de notre condition humaine, comme si nous étions les fantômes de nous-mêmes. Casque audio sur les oreilles, nous voilà propulsés depuis le hall du théâtre jusque dans le jardin d’une maisonnée qui vaque paisiblement. Une des filles de la famille a été retrouvée noyée. Comment annoncer la terrible nouvelle ? Nous poursuivrons, en salle, dans l’antichambre d’une famille désarmée face aux réactions étranges de l’aïeule, pour finir au plateau, au cœur même d’un royaume imaginaire, symbole d’une jeunesse perdue. Une nouvelle façon de repousser les frontières de nos perceptions, dans un monde au bord de l’effondrement.
LE VIEILLARD : « Ils croient que rien n’arrivera parce qu’ils ont fermé la porte et ils ne savent pas qu’il arrive toujours quelque chose dans les âmes et que le monde ne finit pas aux portes des maisons… Ils sont si sûrs de leur petite vie, et ils ne se doutent pas que tant d’autres en savent davantage ; et que moi, pauvre vieux, je tiens ici, à deux pas de leur porte, tout leur petit bonheur entre mes vieilles mains que je n’ose pas ouvrir… ». Maurice Maeterlinck, Intérieur (1894)
À travers une déambulation sonore et visuelle en trois parties, Julien Dubuc s’invite au plus près des mots de Maurice Maeterlinck et donne à entendre sa prose mélancolique où le funeste l’emporte sur le conte. Transfuge